A propos

Avec le soutien de la Ville de Toulouse, des associations, et des citoyens militants se sont regroupés autour du projet de la commémoration de l’abolition de l’esclavage et de la traite négrière Transatlantique et dans l’Océan Indien avec la volonté d’aller au-delà de la commémoration annuelle nationale fixée le 10 mai par la République Française sous l’impulsion de la loi Taubira qui reconnaît la traite et l’esclavage comme un crime contre l’Humanité. Nous posons cette action volontairement sur le long terme, afin d’avancer dans cette réflexion sur la représentation dans la mémoire collective de l’Histoire qui plaça l’Afrique, l’Occident, les Caraïbes et les Amériques aux confins d’un Monde déjà Globalisé.

Notre Projet social : Esclavage, Mémoires collectives et Identités. Construire autour de la commémoration de l’esclavage peut susciter trois types de réaction :

Celle d’un reniement qui part du principe que cette portion de l’histoire appartient largement au passé et qu’il est futile de vouloir recouvrer la mémoire.

Une autre qui consiste à considérer cet instant de mémoire consacré aux victimes de la traite Transatlantique et dans l’Océan Indien, comme un espace de villégiature pour s’affranchir d’une certaine souffrance, longtemps gardée secrètement par nos pairs faisant d’elle un tabou.

Vient alors, ceux qui à l’image des Neg’mawons (ceux qui portèrent la rébellion au sein des plantations et des navires) reprennent le processus historique depuis le point de départ savamment nommé « portes de non retour » jusqu’à l’arrivée sur les côtes Caribéennes, aux Amériques et dans les îles de l’océan indien. Ces acteurs du quotidien sont ceux qui cherchent à mettre en relief tous les mécanismes et de manière pragmatique, relèvent les imprécisions véhiculées et insufflées aux descendants des esclaves et à l’ensemble des citoyens, favorisant donc un non renouvellement de la conscience.

Il appartient donc « aux descendants » (ce mot peut également s’entendre sous un angle conceptuel intégrant ainsi l’ensemble des « citoyens ») de revisiter l’Histoire les concernant et de mettre un terme aux inexactitudes et aux ignorances. Comment alors construire sur de telles bases, un Collectif capable de transcender toutes ces positions. Pourtant parmi l’une d’elle, il y a une qui devrait faire l’unanimité. Celle qui insiste sur la nécessité de s’affirmer et de construire son destin sur la base de règles et de connaissances affranchies. Ce sont pourtant ces objectifs que nous tous nous revendiquons. L’opus de Frantz Fanon « Peaux noires et masques blancs » en a fait largement le tour. Il pousse même la réflexion sur la construction de l’identité par la déconstruction de ce que l’on est dans l’immédiat et retrouver ce qui intrinsèquement nous représente et nous valorise dans la plénitude, l’épanouissement, et même de manière primaire, notre existence en tant qu’Humain. Il est évident que tout ceci nous relie aux courants de « la Négritude » (avec Césaire, Senghor, Damas…), du « Panafricanisme », de la « Créolité » et de « l’humanisme » comme des éléments d’une même pyramide dont il s’agit de trouver le bon agencement.

Nos Objectifs :

Commémorer les abolitions en une fête de la liberté

Proposer une « marche » de la tolérance, un moment de partage et de visibilité

Rappeler que c’est une date nationale (faire de cette date une date réflexe comme le 14 juillet)

Revisiter le passé mais pour regarder vers l’avenirFaire connaître la reconnaissance par l’état du caractère de « crime contre l’humanité »

Toucher un maximum de personnes de la communauté et partager avec l’ensemble des toulousains

Faire prendre conscience de la place de l’événement aux personnes concernées en faisant le lien avec la réalité historique

Participer au travail de mémoire en faisant émerger les oublis, les omissions

Partager, informer, sensibiliser Effectuer les recherches dans les archives pour montrer des images, des écrits de ces 4 siècles d’histoire de la traite occidentale (créer un espace d’expression pour les chercheurs de mémoire de la région)

Créer de la proximité entre les gens et la réalité historique

Faire remonter les éléments relatifs à la participation, à l’implication du grand sud-ouest dans cette partie de l’histoire pour contribuer à forger une mémoire partagée.

L’essentiel du projet, c’est de parler du « crime contre l’humanité » qu’a constitué sur une durée d’au moins 4 siècles, la traite d’êtres humains originaires d’Afrique et l’esclavage pratiqués par les états constitués d’Europe et en particulier l’Etat Français (pour ce qui nous concerne).

Le collectif s’engage à proposer en dehors du projet de commémoration des débats et des animations sur les questions historiques et d’actualités. Nous souhaitons pour ce faire un rapprochement avec les autres associations citoyennes de la ville de Toulouse.

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