Maryse Condé : « Je suis une guadeloupéenne, originaire d’Afrique »
France 5 Vendredi 2 décembre 2011 à 21.30 (inédit), Dimanche 4 décembre 2011 à 08.00
Empreintes, Maryse Condé, une voix singulière
Collection documentaire
A New York, à Paris, en Guyane, Maryse Condé raconte son existence nomade : ses origines africaines et son enfance guadeloupéenne, ses études à Paris, puis ses premières années de mariage en Guinée, sa rencontre avec un Anglais et son amour pour New York… Elle dit ici son goût pour l’ailleurs, son besoin de voyager pour comprendre le monde. Sur sa route, c’est finalement elle-même qu’elle cherche : une femme noire, écrivain, engagée dans la défense de la littérature créole, dont l’un des grands combats a aussi été la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Dans ce film, elle donne à voir, en toute générosité, son vrai visage. Celui d’une femme de convictions, consciente de ses contradictions…
Isabelle Ducrocq
Extraits
Sans être prétentieuse et me prendre au sérieux, j’aurais aimé, quand même, être entourée d’un minimum de respect, de reconnaissance. J’en ai eu assez d’être considérée comme quantité négligeable, pas importante. (…) C’est un peu un sujet douloureux entre la Guadeloupe et moi. J’aurais aimé être reconnue et aimée chez moi. Ce n’est pas le cas. Tant pis. Ce qui est important, c’est la rencontre, l’échange. Se focaliser sur son origine et se fermer au reste du monde, c’est une erreur. Je me suis rendu compte que l’important était d’être soi-même là où on était. Arriver à être soi-même, avoir sa voix et sa voie. La langue dans laquelle j’écris n’est pas le français, n’est pas le créole. C’est une langue qui est la mienne. J’écris en Maryse Condé. Je crois que le travail d’une femme noire écrivain, c’est de transmettre aux autres un respect, un amour de la différence. Pour moi, c’est la beauté de mon travail et de mon origine.
Sans être prétentieuse et me prendre au sérieux, j’aurais aimé, quand même, être entourée d’un minimum de respect, de reconnaissance. J’en ai eu assez d’être considérée comme quantité négligeable, pas importante. (…) C’est un peu un sujet douloureux entre la Guadeloupe et moi. J’aurais aimé être reconnue et aimée chez moi. Ce n’est pas le cas. Tant pis. Ce qui est important, c’est la rencontre, l’échange. Se focaliser sur son origine et se fermer au reste du monde, c’est une erreur. Je me suis rendu compte que l’important était d’être soi-même là où on était. Arriver à être soi-même, avoir sa voix et sa voie. La langue dans laquelle j’écris n’est pas le français, n’est pas le créole. C’est une langue qui est la mienne. J’écris en Maryse Condé. Je crois que le travail d’une femme noire écrivain, c’est de transmettre aux autres un respect, un amour de la différence. Pour moi, c’est la beauté de mon travail et de mon origine.
Tous les voyages avaient un but. Je me cherchais. Je voulais savoir qui est Maryse Condé, Guadeloupéenne originaire d’Afrique. Finalement, je voulais me comprendre.
Collection documentaire en HD
Durée 52’
Auteure Françoise Vergès
Réalisation Jérôme Sesquin
Production France Télévisions / Jaraprod
Année 2011
L’auteure de Segou et d’En attendant la montée des eaux évoque ses racines et revient sur ses livres et ses combats.
© Bruno Barbey / Magnum Photos
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